Les conclusions sur l’authenticité du cloître du Mas Vent situé dans la ville de Palamós, au Sud de la région du Baix Empordà, ont été livrées le 31 juillet. Ce supposé bijou roman, dont l’existence, communiquée en juin, a nourri un vif intérêt, est en réalité une création, ballotée au fil du XXe siècle. L’authenticité de cet ensemble, défendue par l’historien Gerardo Boto, de l’Université de Girona, a été démentie par un groupe de chercheurs délégué par le gouvernement catalan. Selon Ferran Mascarell, ministre-conseiller de la Culture catalan, qui s’est exprimé sur cette question, « Il ne s’agit pas d’un cloître roman, mais d’une re-création “historiciste” de style roman, propre à l’intérêt que ce style architectural a pu susciter aux XIXe et XXe siècles ». En marge de sa valeur authentique, ce cloître contient “un certain nombre de pièces artistiques et d’éléments proprement romans”, selon le rapport gouvernemental. Pour cette raison, ce document recommande à la mairie de Palamós un classement, au titre d’ensemble architectural d’intérêt local, pour en assurer la conservation et l’étude, en dépit du statut de simple imitation.

Un “monument” monté en 1959, selon les techniques du XIIe siècle

Ce cloître de style castillan, installé au bord de la piscine d’une propriété luxueuse de 22 hectares, répertoriée depuis le XVIe siècle, n’est associé à aucun document officiel. Acheté par l’antiquaire madrilène Ignacio Martínez Martínez en 1931, lors d’une époque propice où les vols d’éléments patrimoniaux étaient habituels, il a été remonté à Madrid en 1943, puis revendu en 1958 à un riche amateur d’art, Hans Engelhorn, qui en a organisé le transport par camions jusqu’à la province de Girona. Son montage a Palamós, comme en témoigne une série photographique conservée par les archives municipales, a été effectué, en 1959, selon les techniques du XIIe siècle. Bien que pastiche, ce monument est susceptible d’attirer le public, par la présence d’arcades surdimensionnées, jusqu’à 3,21 mètres, et des chapiteaux habillés de lions, de volatiles, de sangliers et de monstres, sans la symbolique religieuse propre aux compositions romanes visibles des cloîtres de Ripoll, Serrabonne ou Arles-sur-Tech.

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