La Clau
Le cadran solaire de Perpignan Nord part définitivement au recyclage

La suspicion d’un art contemporain comptant pour peu préside à l’élimination d’une réalisation imposante, payée par le contribuable, en Roussillon. Le gigantesque cadran solaire installé à l’entrée Nord de l’agglomération de Perpignan en 2014 ne reviendra pas. D’un poids matériel de 35 tonnes, cette création controversée de l’artiste parisien Marc-André 2 Figueres, montée sur le rond-point proche de l’entrée-sortie Perpignan Nord de l’autoroute A9, a fait partie des exemples de gabegie de la dernière décennie, au sein d’un territoire sujet à un important taux de pauvreté. Lundi 20 décembre, 76% des élus du conseil communautaire, Perpignan Méditerranée Métropole, soit 60 voix sur 78, ont voté contre la réimplantation de cette création mal aimée. Les conseillers se sont exprimés précisément sur un projet de réimplantation adossé à une nouvelle version du projet initial pour un coût étonnant de 450 000 euros.

Coûtant la coquette somme de 300 000 euros, la méga-horloge avait été taguée et avait subi un incendie le 19 janvier 2019 lors de la révolte des gilets jaunes du Roussillon. Ceux-ci avaient mis le feu à des pneus accumulés à son socle, de sorte que l’ensemble, fragilisé par une chaleur de 500 degrés, avait menacé de s’effondrer. La longue aiguille, fabriquée par l’entreprise Richier, à Elne, a été démontée et entreposée sur un terrain sécurisé, en avril 2019.

Dans l’attente de poursuites judiciaires

Perpignan Méditerranée Métropole (PMM) s’expose à des poursuites judiciaires engageables par Marc-André 2 Figueres. Défendu par l’avocat Jean Codognès, celui qui a fait installer les cadres vides “Points 2 Vue” à Collioure a saisi la justice administrative, avait promis d’attaquer PMM en justice, en avril dernier. Probablement, cette démarche sera prochainement relancée, avec un dédommagement à la clé. Mais la flèche de l’autoroute baptisée “Solart 2″, ne reviendra pas. Cette ”conjonction inédite de l’Art contemporain et de la recherche scientifique”, sculpture “d’un nouveau genre qui dépasse tant les dimensions physiques que les catégories esthétiques et inaugure une nouvelle vision de l’art dans l’espace”, selon son auteur, est désormais destinée au recyclage.

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