Jean-Marc Pujol, un gant de velours pour la sécurité
Le maire sortant de Perpignan prône un projet de "tranquillité"
Dans la dernière ligne droite précédant le premier des élections municipales, le maire sortant de Perpignan, Jean-Marc Pujol, a réuni 500 personnes dans le quartier du Vernet, ce mercredi soir, sur le thème « Une ville plus sûre, plus agréable à vivre ». Le premier édile a introduit ce rendez-vous, organisé en la salle Al Sol, en ironisant sur ses concurrents. Le volet sécurité du candidat socialiste Jacques Cresta est « inspiré du mien » , a-t-il lancé, avant de dépeindre sans le nommer le candidat du Front National comme « le monsieur de Paris, qui vient nous voir de temps en temps ». Jean-Marc Pujol a raillé Louis Aliot, affirmant pouvoir « régler les problèmes de sécurité en six mois » : « si c’est le cas, il faut qu’il soit vite président de la République ! ». Rangeant ces candidats sur les « deux mêmes facettes d’un même mensonge », le premier magistrat a jugé « les Perpignanais ont besoin d’entendre la vérité en matière de sécurité, comme d’ailleurs d’économie et sur la situation de la France ». Disert sur la politique nationale, il a décrit la politique de sécurité gouvernementale comme un ensemble de « signaux du fumée » et estimé que la loi Taubira est un « signal donné aux malfaiteurs pour embêter les gens tranquilles ». Plus tard, lorsqu’il abordait la sécurité « de l’éducation jusqu’à la sanction », il a estimé que l’exemple à donner aux jeunes générations est une affaire difficile, car « les délinquants sont au pouvoir ».
« Les policiers municipaux ne doivent pas être des nounous »
Cette réunion, la moins mondaine de la campagne de Jean-Marc Pujol, a accueilli bon nombre de familles et permis des prises de parole surprenantes de spontanéité. Se posant en défenseur qu quartier, soumis à des clichés désobligeants, le maire a contré les exagérations : « ici, il n’y a pas de règlements de compte à la Kalachnikov ». Le réseau de vidéo-surveillance municipal, dont les 162 caméras devraient être au nombre de 300 dans les prochaines années, a été longuement défendu par l’intervenant principal. Celui a évoqué la police municipale, qui recrute désormais des « personnes de moins de 40 ans souvent passées par les Brigades anti-criminalité de la région parisienne » et verrait, après 70 embauches, ses effectifs monter à 164 agents « en plein exercice ». Le corps perpignanais, « mieux équipé que la police nationale et que la gendarmerie » car il est armé et est « localisable par GPS », disposerait de davantage d’équipes dotées de chiens policiers car ces formules sont « efficaces ». Réputé non laxiste mais guetté par les insinuations d’autoritarisme de ses opposants, Jean-Marc Pujol a martelé ses intentions en matière de formation et de motivation des agents : « les policiers municipaux doivent être des policiers, pas des nounous ».
Les excès de vitesse, inquiétude numéro 1
Un troisième volet intitulé « d’accompagnement » a permis de présenter au public, dont les applaudissements spontanés ont témoigné d’une réelle accroche, un projet pour « les gosses qui ne vont pas à l’école » et les troubles dans les zones où « ça picole la nuit ». Maniant le ton docte et un style plus relâché, Jean-Marc Pujol a semblé enfoncer un clou dans la persuasion, tout en présentant le principe des « voisins vigilants », qui « fonctionne depuis très longtemps en Grande-Bretagne ». Mais la salle a réagi avec le plus de vigueur à l’évocation de solutions face à la vitesse excessive, qui sera dissuadée par des « dénivelés de route », en remplacement des systèmes plastiques installés sur les chaussées. L’inquiétude provoquée par cet aspect a constitué une surprise, alors que le domaine de la sécurité est ordinairement associé au vol et aux incivilités. « Quand on me dit que je suis un maire sécuritaire, je dis non, et, je vais inventer un mot pour cela : je suis un maire tranquillitaire », a conclu l’intéressé, une nouvelle fois applaudi.