La Clau
Éjection politique du Barcelonais Borja Sitjà, directeur de l’Archipel de Perpignan ?

Le directeur du Théâtre de l’Archipel (TDA) de Perpignan, Borja Sitjà, quittera son poste contre son gré, dans quelques mois. Cette information révélée par le quotidien l’Indépendant confirme un malaise apparu au sein de la structure artistique publique, dont le principal financeur et la Ville de Perpignan. Ce lundi 29 novembre, le conseil d’administration (C.A.) du TDA a voté contre la reconduction du contrat du Barcelonais.

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Borja Sitjà, ex-directeur du prestigieux festival Grec de Barcelone, de 2000 a 2006, a également dirigé les théâtres La Villarroel et Romea de la capitale catalane. A Paris, de 1990 à 1990, il a été l’adjoint de Lluís Pasqual, directeur catalan du Théâtre de l’Odéon. Après une prise de fonction perpignanaise le 1er juin 2016, son contrat actuel, qui prend fin en juin 2022, ne sera pas prolongé.

Trop de raisons cachent la vraie raison de l’éviction

Plusieurs raisons officielles justifiant cette démission forcée, il y en a fatalement trop, le véritable motif figurant parmi les versions officielles, voire ailleurs. La maladresse managériale de l’intéressé, des conflits internes envenimés par la pause forcée par le Covid et un rapport de la médecine du travail soulignant des risques psychosociaux au sein de l’équipe du théâtre apparaissent comme des éléments importants. Les relations très moyennes de B. Sitjà avec l’ancienne municipalité à majorité de droite classique Les Républicains (LR), dirigée par Jean-Marc Pujol, et avec la nouvelle, à majorité d’extrême droite (Rassemblement national, RN), pilotée par Louis Aliot, sont un quatrième grief. D’ailleurs, lors du vote pour ou contre la reconduction, les 8 élus de la majorité municipale, parmi le collège de 16 administrateurs composant le C.A., ont voté pour le départ.

La lecture 100% politique du syndicat dédié

Le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac) fournit une lecture politique de l’éjection, dans un communiqué de ce 30 novembre. Il y voit la conséquence de “mises en cause personnelles répétées à l’encontre du directeur par le Maire de Perpignan, tant sur la programmation de la scène nationale que sur ses missions d’intérêt général”. Les trois représentants de la région “Occitanie” s’étant abstenus lors du vote, le syndicat perçoit un “renoncement à l’ambition culturelle régionale” (bien que la programmation du TDA soit soumise aux critères parisiens).

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Le syndicat estime que les “labels nationaux“, dont celui de “Scène nationale” attribué au TDA, sont “régulièrement attaqués de la part de certaines collectivités territoriales notamment depuis les dernières élections municipales et territoriales”. An conclusion, c’est “le modèle de la décentralisation culturelle qui est attaqué”, assure la centrale de défense du milieu, dans une confusion entre “centralisation” et “décentralisation”.

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