La Clau
Capitaliser la peinture en Roussillon, un défi économique

Les Pyrénées-Orientales ont attiré des dizaines de peintres du Nord français au fil du XXe siècle, mais aucune de leurs grandes oeuvres n’est restée dans le territoire qui les a inspirées. Ce constat cinglant est celui de la principale personnalité du monde de l’Art en Pays Catalan, Joséphine Matamoros, selon laquelle les peintures de Chagall, Max Jacob, Dubuffet, Manguin, Marquet ou encore Soutine sont abritées par les « plus grands musées du monde », à l’image du plus célèbre des « Collioure » de Matisse, exposé au Museum de l’Hermitage de Saint-Petersbourg. Dans cette analyse publiée dans le numéro de février 2013 du magazine Art dans l’Air, la directrice du Musée d’art moderne de Céret de 1986 à 2012 souhaite une meilleure transformation de cet héritage symbolique en retombées économiques. Selon Mme Matamoros, les centaines de paysages représentés par les peintres de passage sont souvent restés « intacts », 100 ans plus tard, mais « d’autres ont les oeuvres ». En ce sens, elle suggère un « retour d’image », obtenu « à partir de l’histoire artistique » de contrées riches en sources d’inspiration, mais pauvres en oeuvres de référence mondiale.

Un rayonnement de Collioure et Céret à l’international

Mme Matamoros, dont l’avis fait autorité, rappelle que les « plus grands artistes aujourd’hui référents de l’art international » ont séjourné en Catalogne du Nord. Il s’agit de Matisse et Derain créant le Fauvisme à Collioure en 1905, ou Picasso et Braque inventant le cubisme à Céret de 1911 à 1913, dans un élan qui a « ensuite essaimé partout en Europe ». Réclamant une sorte de retour sur investissement, cette experte, qui dirige actuellement le Musée d’art moderne Jean Peské de Collioure, défend la mise à profit de décors originaux dont la représentation, à la façon du cinéma ou de la télévision, n’a pas encore livré tous ses résultats.

Partager

Icona de pantalla completa