La Clau
Sénatoriales: liste des 12 candidats et enjeux en Pays Catalan

Les élections sénatoriales, prévues ce dimanche 25 septembre dans 44 départements et territoires d’outremer français, comporteront 12 candidats dans les Pyrénées-Orientales. La liste officielle, communiquée ce lundi par la préfecture de Perpignan, contient les noms de Christian Bourquin (dissident socialiste), Robert Sultan (Front National), François Calvet (UMP), Bruno Rouane (Europe Ecologie), Jean-Paul Alduy (Parti Radical-UMP), Philippe Galano (Parti Communiste), Chantal Décosse et Maryse Gomez (Mouvement Républicain et Citoyen), Charles Campigna (Parti Socialiste), Jean-François Denis (Parti des Radicaux de Gauche) et Henri Clément et Jean-Michel Campins (divers droite).

Ce scrutin inaugure une nouvelle donne pour la chambre haute française, qui, après la réduction du mandat sénatorial de 9 à 6 ans depuis 2004, sera dorénavant renouvelée par moitié tous les 3 ans par les grands électeurs, conseillers municipaux à 95 %. Le Sénat comprendra 348 sénateurs, plafond désormais inscrit dans la Constitution. En Pays Catalan, deux sièges sont convoités, au scrutin plurinominal majoritaire à deux tours, par les députés, conseillers régionaux, généraux et municipaux. Pour cette élection de l’un des piliers législatifs en France, censé donner après réforme une plus grande représentativité des territoires à travers une meilleure dynamique démocratique, l’enjeu est important, car dans les Pyrénées-Orientales coucourent trois des personnalités politiques les plus importantes du territoire. Il s’agit de Jean-Paul Alduy, sénateur sortant et président de l’agglomération Perpignan-Méditerranée, Christian Bourquin, président de la région Languedoc-Roussillon, et François Calvet, député de la 3ème circonscription et maire du Soler. Si la couleur politique peut avoir moins d’importance dans ces élections fondées sur les rapports personnels, ce scrutin témoigne des dynamiques politiques des trois fronts qui s’affrontent. Il s’agit du centre-droit du radical Jean-Paul Alduy, parmi les principaux soutiens à la candidature de Jean-Louis à la présidentielle de 2012, de l’UMP et du soutien traditionnel à Nicolas Sarkozy représenté par François Calvet, et du socialisme exclu du PS véhiculé par Christian Bourquin, soutien de François Hollande pour la présidentielle.

Mais l’enjeu, plus local pour les délégués amenés à voter, déterminera une partie de la dynamique territoriale du Pays Catalan sur le long terme. Amorcée par le socialiste Georges Frêche dès 2004 , la centralisation montpelliéraine de Perpignan et de la Catalogne du Nord se verra opposée à la défense de la centralité et de l’autonomie perpignanaise au sein de l’ensemble régional. Chantre de la centralité roussillonaise au sein d’un axe eurorégional allant de Narbonne à Girona, Jean-Paul Alduy, créateur d’un pôle suffisamment puissant en plaine du Roussillon, à travers l’agglomération Perpignan-Méditerranée, opposera sa vision à la théorie régionale de mise en périphérie de Perpignan vis-à-vis de la metropole montpelliéraine. Ce schéma, relayé par Christian Bourquin, illustré par l’imposition avortée du nom Septimanie, en 2005, progresse cependant avec la marque Sud de France et la mise sous tutelle régionale de l’aéroport de Perpignan. Dans ce contexte, François Calvet, en charge de l’Eurocité, apparaît comme un soutien à la politique de Jean-Paul Alduy d’émancipation catalane face à l’ogre montpelliérain, son opposition feutrée à ce dernier ne servant qu’à s’assurer de la prédominance de l’un des deux camps sur la droite locale.

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